Genève, ville de culture : " Laisse pisser... "

Publié le par Aqua Aqua

Genève, ville de culture : " Laisse pisser... "

Sources: http://www.ghi.ch/le-journal/edito/laisse-pisser

http://www.ghi.ch/le-journal/la-une/pipi-au-bistrot-le-flop

(copié/collé)

Beurk! Ça pue la pisse en pleine rue. Répugnant… Pour vous en convaincre, traversez Plainpalais près de la rue de l’Ecole-de-Médecine, la nuit, ou le passage glauque des Grottes à Cornavin, même en plein jour, on se croirait dans un urinoir à ciel ouvert. Le problème, c’est que cette situation nauséabonde n’est pas près de s’améliorer. En cause? Les coûts exorbitants liés à l’installation de WC publics. Mais aussi, et c’est nouveau, le refus de cafetiers et restaurateurs d’ouvrir leurs WC aux passants pris d’un besoin pressant (lire ci-contre). Et cela malgré une indemnisation annuelle de 1500 francs. Attention, pas question ici d’empiéter sur la liberté de chaque gérant d’accepter ou non d’installer ces toilettes accueillantes. Non, ce qui navre, c’est que l’organisation faîtière cantonale a tiré la chasse sur le concept sans même l’essayer. Regrettable. Car le système a été testé avec succès à Berne, Bienne, Thoune et Lucerne. De là à penser que les Alémaniques sont plus prompts à soulager la population, il n’y a qu’un pas que les dames, notoirement discriminées, franchiront allégrement. A l’heure des grands raouts estivaux, elles seront nombreuses à en avoir franchement marre que restaurateurs et autorités s’obstinent à prendre les vessies pour des lanternes.

Lire aussi: Pipi au bistrot: le flop!

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Pipi au bistrot: le flop!

À la une / 08.06.16 / Christine Zaugg

  • Les restaurateurs et hôteliers refusent le partenariat de la Ville de Genève pour des WC accueillants.
  • Le projet prévoyait de compléter l’offre en WC publics mis à disposition par la municipalité.
  • En Suisse allemande, l’utilisation des toilettes des bistrots sans obligation de consommer, cartonne.

Les cafetiers refusent catégoriquement d'ouvrir le WC aux passants. La ville de Genève déplore cette décision. D'autant que le concept WC accueillants cartonne outre-Sarine.

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Les WC accueillants, vous connaissez? Il s’agit d’un partenariat insolite entre la municipalité et les bistrots, permettant aux gens d’aller se soulager dans les restaurants sans devoir consommer. Cette formule, qui cartonne en Suisse allemande, vient d’être refusée par la majorité des cafetiers restaurateurs et hôteliers de Genève. «Une Genferei de plus!», regrette Claude-Alain Macherel, codirecteur au Département municipal des constructions et de l’aménagement.

Si la Ville souhaitait pratiquer un tel partenariat, c’était pour compléter l’offre en WC publics mis à disposition par la municipalité. Il faut savoir que l’idée de ce partenariat «municipalité-bistrots» est partie d’une pétition lancée par l’Association des marchés genevois (GHI 5.11.15). Son président Willy Cretegny rappelle que le succès énorme du marché des Grottes les jeudis soir, posait un réel problème d’hygiène: «Soit les gens urinaient dans la rue avec une menace de 350 francs de contravention, soit ils se ruaient dans les bistrots du coin en devant payer encore une consommation», détaille-t-il.

Mais voilà, aujourd’hui, la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers (SCRHG), représentant 1550 cafetiers du canton, ainsi que la Société des hôteliers de Genève, ne veulent pas jouer le jeu du «pipi à l’œil»: «C’est un comble, s’énerve Laurent Terlinchamp, président de la SCRHG. La Ville ne nous a jamais approchés pour nous aider économiquement alors qu’on tire la langue, et aujourd’hui on devrait ouvrir nos toilettes et recevoir une centaine de francs par mois! C’est un comble. En plus, la Ville vient de rénover ses WC publics. Même la Société des hôteliers est de notre avis.»

Une fermeté qui surprend les autorités. «Cela marche très bien en Suisse allemande, rappelle Claude-Alain Macherel. La Ville de Berne a inauguré des WC accueillants la semaine dernière. A Bienne, première ville romande à l’avoir instauré, c’est une réussite. Tout comme à Lucerne et à Thoune. Et la plupart du temps, les gens consomment également.»

Ce qui n’est pas du goût de Laurent Terlinchamp: «Si ça marche en Suisse allemande, c’est parce que les municipalités de ces villes s’occupent mieux, économiquement, de leurs restaurateurs et commerçants!» Et Alain Macherel de renchérir: «La mise à disposition par les cafetiers-restaurateurs de leurs WC sans obligation de consommer, aurait été réalisée contre une rémunération annuelle de 1500 francs, versée par la municipalité. Il ne s’agit pas non plus d’une obligation. Mais c’est aussi une question d’image: celle que l’on veut laisser aux touristes et aux visiteurs étrangers, par exemple. Les établissements concernés auraient été signalés par un autocollant sur la porte d’entrée.» Mais voilà à Genève, cette bonne idée n’est pas prête à voir le jour.

Près de 80 cafetiers partants si…

ChZ • Le Groupement professionnel des restaurateurs et hôteliers (GPRH), représentant quelque 80 établissements de la place, est quant à lui intéressé par le projet mais pour autant que l’expérience soit limitée dans le temps. «Afin que nos restaurants ne deviennent pas les WC publics de la république, nous préférons un slogan différent que celui pratiqué en suisse allemande. Soit, demandez et on vous laissera entrer, plutôt que WC accueillants à tous, précise Sylvie Begert, membre du GPRH. Cela nous permet de mieux gérer les gens qui utilisent nos WC sans consommer. Nous ne souhaitons pas en effet voir venir des personnes indésirables, comme notamment des drogués.» De son côté, Genève Tourisme a, selon la Ville de Genève, émis également un avis favorable.

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